Une parole de paroissiens: Fratelli tutti (5)

Dans ce chapitre, certaines politiques sont au cœur des problèmes mondiaux. La politique est nécessaire pour le développement d’une communauté mondiale fraternelle et elle ne doit pas se soumettre à l’économie. Les formes populistes ou libérales peuvent cacher le mépris des faibles. Dans les deux cas, il n’y a pas de place pour tout le monde.

Le populisme ignore la légitimité de la notion de peuple et pourrait conduire à éliminer le terme de « démocratie » (gouvernement du peuple). Faire partie d’un peuple, c’est une identité commune faite de liens sociaux et culturels. Un peuple vivant ne se renie pas lui-même, il peut évoluer par le changement, la remise en question en intégrant celui qui est différent. Il est très difficile de projeter quelque chose de grand à long terme si cela ne devient pas un rêve collectif.

Pour ses visions, le néo-libéralisme rejette la catégorie de peuple qui est une mythification de quelque chose qui en réalité n’existe pas.

La grande question, c’est le travail. Aider les pauvres doit être une situation provisoire. L’objectif est de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail en vue de gagner leur vie, en s’épanouissant afin d’établir des relations saines.

L’organisation sociale doit se réaliser dans la vraie charité. L’amour du prochain est réaliste et ne dilapide rien qui soit nécessaire pour changer le cours de l’histoire en faveur des pauvres.

L’éducation, le développement des habitudes solidaires, la façon de penser la vie autrement et la profondeur spirituelle sont nécessaires pour que ce soit la société elle-même qui réagisse face aux inégalités.

La spéculation financière continue de faire des ravages. D’autre part, une politique active visant à favoriser la diversité productive et la créativité entrepreneuriale s’impose. La pandémie a mis en évidence la fragilité des systèmes mondiaux. Tout ne se résout pas avec la liberté de marché.

Il faut penser les structures gouvernementales avec le torrent d’énergie morale qui naît de la participation des exclus. Grâce à eux, un développement humain sera possible. Sans eux, la démocratie s’atrophie.

Le XXIème siècle est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des Etats nationaux parce que la dimension économique et financière tend à prédominer sur la politique. Nous avons besoin d’organisations pour éradiquer la faim et la misère tout en défendant les droits humains dans le monde. Il faut une réorganisation de l’ONU pour assurer l’incontestable état de droit et le recours inlassable de la négociation. Dans un projet politique visant le bien commun, il faut diriger une économie vers des voies nouvelles comme la charité politique. Il s’agit de progresser vers un ordre social et politique dont l’âme sera la charité. Elle se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur en développant les sciences. On ne peut affronter le scandale de la pauvreté en promouvant des stratégies de contrôle qui ne font que tranquilliser et transformer les pauvres en des êtres apprivoisés et inoffensifs. En se servant des moyens technologiques offerts, les politiciens peuvent lutter contre toutes sortes d’exploitations des êtres humains. Les besoins élémentaires, la traite des êtres humains sont honteux et ne devraient plus être tolérés par la politique internationale. Les différences créent des conflits, mais l’uniformité culturelle asphyxie. Toute personne politique est un être humain appelé à vivre l’amour dans ses relations interpersonnelles.

« Ce n’est pas perdre son temps que d’aimer le plus petit des hommes comme un frère, comme s’il était seul au monde. »

Toutes les œuvres politiques faites avec amour envahiront le monde comme une force de vie.

Le groupe de lecture de l’encyclique « Fratelli tutti »