Homélie du 21ème dimanche du Temps ordinaire. Année A.Cimetière militaire d’Houdrigny

La question est posée à tous les disciples et c’est au nom de tous que Pierre répond. Cette question que Jésus pose à ses disciples, il nous la pose aussi à chacun de nous. Que pouvons-nous lui répondre ? On peut dire que la foi de Pierre est plus solide que tout : c’est Dieu qui le tient fermement dans son Esprit et lui révèle que Jésus est le Messie. Mais Pierre demeure avec ses pensées humaines, un esprit humain et il chancelle. Il faudra qu’il découvre le vrai Dieu présent et agissant en chaque humain, présent dans chaque cœur qui est son Temple, pour que ses pensées soient ajustées à celles de Dieu et qu’elles soient des pensées justes, de respect et de paix. Des pensées qui viennent d’un cœur juste et honnête, un cœur de paix et d’amour.

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour faire mémoire, mais aussi honorer, comme chaque année, en ce mois d’août, ces soldats français qui ont versé leur sang en ce lieu, massacrés par les troupes allemandes. Ces militaires français, qui reposent ici, avaient choisi de servir et de défendre la liberté de leur patrie et celle des pays alliés et de leurs populations.

En ce lieu de mémoire et de souvenir, nous ressentons et prenons conscience de la nécessité d’une vraie paix durable. Celle-ci ne peut commencer que dans nos cœurs. C’est là que nous pouvons mesurer notre vraie responsabilité. Parce que nous savons que la guerre qui s’exprime à l’extérieur naît dans notre cœur. Les armes sont d’abord dans notre cœur lorsque la violence y naît, cette violence inhérente à tout être humain qui doit la dominer en lui. On pourrait penser que nous sommes impuissants en temps de guerre et que la seule solution consiste à utiliser la guerre, de répondre à la violence par la violence et de chercher la victoire par les armes. Pareilles pensées peuvent nous faire oublier la capacité du cœur. C’est là que tout commence. Si l’on ne s’adresse pas au cœur, on reste dans des vœux pieux, des projets qui avancent en boitant.

Que le Seigneur pacifie nos cœurs et qu’il y enlève les armes que nous y entreposons, pour que commence dans notre monde le vrai désarmement et la fin des conflits qui entraînent tant de misères et tant de victimes. Alors, quand nous prions, prions pour tout le monde, parce que nous sommes tous frères et sœurs, les vainqueurs comme les vaincus. Retenons cette question de Dieu à Caïn : “Où est ton frère ? Qu’as-tu fait de ton frère ?” Que le Seigneur nous vienne en aide dans notre foi afin de prier pour la paix. Qu’il nous pacifie et fasse de nous des instruments de paix et d’amour. Wenceslas MUNGIMUR Saint-Laurent/Virton