Homélie 6ème dimanche du Temps ordinaire année A

Dans notre monde de plus en plus codifié, avec une certaine dictature de l’apparence, une implosion d’images, de bonnes paroles, de beaux discours…, Jésus nous propose aujourd’hui une autre voie, une autre façon de voir la réalité. Celle d’une parole vraie, d’une pensée authentique, d’un regard sincère…, qui jaillit d’un cœur honnête et droit. Des qualités, comme nous l’avons entendu le dimanche dernier, qui transforment notre vie et notre comportement pour devenir des lumières et du sel auprès de ceux qui nous voient ou vivent avec nous. Des qualités qui donneront à nos’ oui’ et nos ‘non’ tout le poids de leur valeur et de leur respect. « Que votre oui soit oui et que votre non soit non », nous dira-t-il !

Né dans une société et une culture avec des règles pour s’organiser et se développer, Jésus ne veut pas abolir ces règles et ces lois, mais il veut que celles-ci respectent l’humain parce qu’elles sont au service de l’homme et non le contraire. Jésus met en garde contre une certaine utilisation purement formaliste qui viendrait à enfreindre la liberté et la dignité humaine. Des bonnes paroles, toute application extérieure, de façade ou hypocrite de la loi ne valent rien, lorsqu’elles sont en contradiction avec la vérité du cœur. Le chemin pour y arriver, c’est celui de la Sagesse, de la lumière de Dieu. Celles-ci non seulement nous introduisent dans l’intimité et la vérité de Dieu, mais elles nous permettent de vivre dans un bon discernement profond de nos paroles, nos actes et de notre comportement dans notre relation avec les autres. Elles feront que notre regard extérieur et celui de notre cœur soient en plein accord, et pour ce que nos lèvres prononcent soient ce que pensent nos cœurs.

Bref, que tout mon être soit dans la transparence lorsque je porte un jugement, quand j’apprécie, que je promets, que je m’engage dans une relation, quand je regarde et m’émerveille. Pour Jésus, il s’agit d’un chemin d’amour. Celui-ci nous ouvre la voie à la vérité par rapport à nous-mêmes, quand nous sommes dans le bon comme dans le mauvais, nous montrant, par exemple, l’importance de la conversion, du pardon, du désintéressement à cultiver, d’une valeur ou d’une personne à apprécier… Tout ceci relève de la Sagesse de Dieu, mais aussi du choix de l’amour, de la vie et de code de bonne conduite dans la relation et dans nos engagements respectifs.

Je termine par cette prière de Pierre CHARLAND, pour Prions en Église Canada, intitulé : ‘Sous le soleil de ton regard : « Seigneur, je veux vivre au grand jour sous le soleil de ton regard. Abreuve-moi de vérité et soutiens-moi de ta grâce. Tu connais mes actions et tu vois le fond de mon cœur. Garde-moi de la convoitise, de l’orgueil et du mensonge. Que mes paroles soient franches et mes gestes droits. J’aspire à des relations et à des amitiés sincères. Préserve-moi de l’hypocrisie et de la tromperie. Je veux goûter à la liberté de ceux qui n’ont rien à cacher. Quand je tombe, Seigneur, aide-moi à me relever, car tu es douceur et miséricorde. Apprends-moi à t’aimer vraiment et à aimer les autres, sans cachettes, ni fausseté ! » (Prions en Église, Février 2017, p.84) Wenceslas Mungimur Saint Laurent -Virton