« Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. »
Cette interpellation de Jésus en rappelle une autre, celle de Jean-Paul II lors de son élection en 1978, lorsqu’il s’adressa au monde en disant : « N’ayez pas peur ! ». Une phrase relayée autrement par son successeur, Benoit XVI, s’adressant aux jeunes en leur disant : « N’ayez pas peur de Jésus ! » Jean-Paul II a eu cette capacité de voir la société telle qu’elle était et est encore, habitée par des guerres, des sectarismes, des drames humains. Une société plongée dans des sentiments de déception, de révolte, de défaitisme A cette époque déjà, un certain pessimisme s’installait parmi les gens, poussant certains vers une sorte de suicide collectif, usant d’une liberté déshumanisante avec une vision négative et/ou égocentrique de la vie. Des slogans tels que : « On a qu’une vie, il faut en profiter au maximum… » dans la logique du « Moi d’abord ! »
Les points de repère du monde dans lequel nous vivons ne sont plus les mêmes ou ont parfois disparu. Notre société n’est plus celle prônée par l’Eglise. Naguère, dans un pays comme la Belgique, une majorité était d’accord pour respecter la vie d’un embryon et celle d’un malade ou d’un vieillard jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, l’avortement est possible et l’euthanasie légalisée. Le mariage cesse d’être une institution respectée, avec un engagement pour la vie ; les divorces sont monnaie courante. Les couples n’hésitent pas à cohabiter sans engager leur avenir. Les couples homosexuels ont désormais droit de cité ; nombreux sont celles et ceux qui voudraient que les femmes soient autorisées à porter en leur sein l’enfant d’un couple étranger. Il s’agit là d’une autre morale que celle transmise par l’Église.
Durant sa vie parmi les hommes, Jésus a assisté, lui aussi, au désarroi de la société de son époque, à toutes les incertitudes provoquées par les différentes idéologies philosophiques. Il a vécu la souffrance et la misère du peuple, en commençant par celles de ses disciples. Jésus, lui, les invite à la confiance par sa présence. Pour lui, ce monde, avec tout ce qu’il comporte comme idéologies néfastes, comme vanités, n’est que passager. Ce monde affligeant n’aura pas le dernier mot face à celui dans lequel l’homme vivra dans l’amour, le partage, la solidarité, la fraternité. Un monde où Dieu est reconnu et avec lequel l’homme peut entrer en relation. Un autre monde annoncé comme apaisant, rassurant Il suffit de chercher ce Dieu en nous et autour de nous pour nous laisser éclairer et guider par la lumière de son Esprit-Saint. Le chemin pour y parvenir, c’est Jésus. Il est là à notre écoute. Comme il le dit dans sa réponse à Thomas, : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ! ». Lui qui est la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, mais qui est devenue la pierre d’angle, comme en témoigne aussi l’apôtre Pierre.
Ainsi, avec Lui, nous serons capables d’apprécier notre monde à sa juste valeur, l’aimer et goûter à ses merveilles. Ainsi nous découvrirons aussi le chemin à suivre qui mène à nos frères et sœurs dans une véritable solidarité.