Homélie 4ème dimanche de l’Avent année A 18 décembre 2022

Le roi Acaz est confronté à une période d’invasions et de guerres. A l’époque, il règne dans la partie Nord d’Israël divisé en deux, le Nord et le Sud. Son royaume est, entre autres, menacé par l’invasion syrienne. Pour s’en sortir, il se tourne vers d’autres puissances pour conclure des accords et des alliances. Il s’entête dans cette démarche et refuse d’écouter le sage conseil du prophète Isaïe, qui lui dit de recourir au Seigneur et de ne compter que sur son Dieu. Mais Acaz ne veut en faire qu’à sa tête et trouve même une excuse bidon : « Non, je ne lui demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Malgré son obstination, le prophète lui annonce quand même la promesse du Seigneur, celle de la naissance d’un Sauveur, Emmanuel, Dieu-parmi-nous, celui qui apportera la justice et la paix dans son royaume.

Le comportement du roi Acaz tranche avec celle de Marie et Joseph. Ils sont, eux aussi, bouleversés par l’annonce et la venue du Fils de Dieu dans leur vie. Joseph formule même le projet de se mettre en retrait pour laisser le dessein de Dieu se réaliser. Mais, après la rencontre avec l’ange, il finit, avec Marie son épouse, par s’en remettre à la volonté du Seigneur. Et cela au-delà de tous les soupçons, toutes les critiques auxquelles ils ont été confrontés. Des épreuves qui ont dû toucher leur foi, leur vie personnelle et leur vie de jeune couple. C’est en se remettant à la volonté de Dieu qu’ils ont transformé leur épreuve en une force de foi et de confiance en Dieu. Et c’est par cette foi que leur confiance a rejoint celle de Dieu en eux pour devenir ainsi des collaborateurs de l’Alliance de Dieu avec son peuple. Ils ont permis à Dieu de crécher dans leur vie, dans leur cœur pour être donné, par eux, à son peuple et à l’humanité entière

Nous sommes là devant deux attitudes qui nous concernent quotidiennement dans notre vie et dans notre foi. Régulièrement confrontés à toutes sortes d’épreuves, il nous arrive aussi de nous entêter et de ne compter que sur nous-mêmes, sans appeler Dieu à l’aide ou de passer à côté des clins d’œil que Dieu nous lance sans cesse. Ce comportement s’explique simplement parce que nous sommes centrés sur nous-mêmes et sur nos capacités et de ce fait, nous n’arrivons pas à avoir cette écoute profonde qu’avaient Marie et Joseph. Cependant, à leur suite, nous voyons autour de nous des femmes et des hommes, des mères et pères des familles qui ne se laissent pas abattre par les différentes épreuves qui jalonnent leur parcours. Mais qui, grâce à leur foi et leur persévérance, deviennent des phares pour leur entourage et notre société. Ils sont pour nous tous des personnes ressources et des lumières qui nous éclairent et nous guident dans la reconnaissance de l’Emmanuel et de ses nombreux signes dans notre vie et dans le monde.

À l’approche de la fête de la Nativité, puissions-nous laisser un peu de place à ce Dieu toujours présent en l’invitant dans notre vie. Un Dieu qui veut que nous puissions collaborer à son œuvre d’amour, de paix et de justice pour devenir des veilleurs et des éveilleurs de sa présence au cœur de notre monde.

Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton