Homélie 4ème dimanche de Pâques

Jésus, dans l’évangile de ce jour, se dénomme « porte ». La porte par laquelle entrent et sortent les brebis, librement. Non seulement il se dit ‘porte’, il ajoute connaître ses brebis et les appeler chacune par leur prénom. Autrement dit, il peut identifier chacune des brebis. Il ne s’agit donc pas d’une foule anonyme qu’il n’a pas envie de connaître. Mais il veut entrer en communication avec des individualités.

Jésus fait un constat affligeant vis-à-vis de la société dans laquelle il vit. Il remarque que les responsables religieux, surtout, enferment les populations dans des systèmes fermés et codifiés. Ces responsables se transforment en gourous pour leurs concitoyens. Ceux-ci doivent les suivre et obéir à ce qu’ils leur disent. Ils les privent de leur liberté et font d’eux de simples suiveurs. La grande critique que Jésus leur adresse, c’est de manipuler le peuple et de le maintenir dans la soumission, le contraignant moralement à obéir à des lois tatillonnes sous peine de châtiment divin. De cette manière, ils rendaient les femmes et les hommes de leur époque tout à fait irresponsables dans leurs choix de vie.

Jésus oppose radicalement ce comportement des pharisiens à celui du berger. Il confronte la manipulation du troupeau par les pharisiens et la vie en abondance que lui, Jésus, vient donner comme berger à l’humanité : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie et pour qu’ils l’aient en abondance » Il déplore le fait que les brebis soient abusées et se laissent tromper par des gens qui ressemblent à des loups voraces. Ces derniers prendront toujours l’aspect trompeur de bons pasteurs puisqu’ils veulent être suivis.

Malheureusement, de telles pratiques, de tels comportements existent encore aujourd’hui dans notre société. Ils se retrouvent dans les domaines religieux, politique, social. Certains manipulent, enferment les gens dans des systèmes qui, loin de les libérer, les enchaînent et les privent de leur liberté et de leur dignité. Ils font d’eux des esclaves et des irresponsables dans leur choix de vie et de convictions. Des personnes qui ne se reconnaissent pas dans ce système sont des inconnus, une foule d’anonymes avec lesquels il n’y a aucune vraie proximité. Ils ne sont interpellés par aucun message, parce qu’ils ne se retrouvent pas dans des discours inadaptés à leur vie.

Au contraire, Jésus se présente à nous comme une porte qui ne se referme pas comme un piège, mais une porte qui s’ouvre vers les grands espaces de liberté. Nous pouvons y entrer et en sortir en toute liberté. Il est venu, comme il le dit lui-même, pour que les humains aient la paix et l’amour et qu’ils les aient en abondance dans leur existence.

Aujourd’hui, nous prions pour les vocations. Pas des vocations réservées à quelques-uns parmi nous ! Mais des appels adressés à chacun d’entre nous. Tous nous avons notre vocation, notre mission et notre rôle pour construire avec les autres des lieux de paix et de liberté. Que Jésus nous insuffle son Esprit-Saint, pour que nous vivions pleinement, chacun et chacune, notre vocation en suivant son exemple de bon berger dans notre entourage.

Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton