Aujourd’hui, nous reprenons notre parcours ordinaire de l’année liturgique et nous en sommes au deuxième dimanche ordinaire de l’année C. Fini le temps de Noël avec toutes ses douceurs, peut-on lire dans certains commentaires ! Et pourtant, il est des douceurs de la vie qui nous accompagnent tout au long de l’année liturgique et on ne peut pas dire qu’elles se rapportent à une seule période précise.
Aujourd’hui, nous relisons et méditons le texte sur les noces de Cana qui nous est familier. Il s’agit du miracle par lequel Jésus change l’eau en vin pour subvenir au manque de vin à la fête des noces. Même si Jésus donne l’impression de s’opposer à sa mère, c’est bien à la demande de Marie qu’il accomplit ce miracle. « Ils n’ont plus de vin », dit Marie à son fils. Comment comprendre ce texte et ce miracle ?
Que s’est-il passé exactement ? Et, comment pouvons-nous comprendre l’intervention de Marie ? Pourquoi Jésus donne-t-il cette réponse peu courtoise à sa mère en l’appelant ‘’femme’’ ? Il parle aussi de son heure qui n’est pas encore venue. De quelle heure s’agit-il ?
Ce sont autant de questions que nous pouvons nous poser devant un tel récit. Saint Jean, qui est le seul évangéliste à rapporter ce récit du miracle de Cana, termine en disant : « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. » Quand nous parlons de miracles, ne s’agit-il pas plutôt de signes qu’il faut discerner et interpréter ? En fait, il faut découvrir quelle leçon se trouve derrière ce récit.
D’abord, le miracle de Cana est dans la logique de l’incarnation, Dieu venu parmi nous pour y établir sa demeure et adopter, épouser notre condition humaine. Comme il est écrit dans le Livre du prophète Isaïe, il vient déclarer à son peuple la flamme de son cœur. Il se dit ‘L’Époux’ et son peuple est ‘L’Épousée’. « On ne te dira plus : « Délaissée ! » À ton pays, nul ne dira : « Désolation ! » Toi, tu seras appelée « Ma Préférence », cette terre se nommera « L’Épousée ». Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra « Épousée ». Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » Le Seigneur assure ainsi son peuple de sa présence, de sa protection et de son amour indéfectible. Il ne l’abandonnera jamais. À ce peuple et à nous, Dieu donne la force de son Souffle, de son Esprit. Celui-ci demeure un guide qui rappelle au peuple les dons les plus divers reçus de Dieu. Il l’introduit aussi dans son intimité, par laquelle le peuple peut l’appeler ’Abba’, ‘Père’; en même temps qu’il l’assure d’un lien de communion et d’unité.
Le miracle des noces de Cana nous rappelle que dans la vie de tous les jours, nous sommes souvent confrontés à des manques, des déceptions et des fragilités. Mais Dieu, qui est toujours là, présent avec nous dans toutes nos fêtes, nos peines et nos joies, ne voudra, en aucun cas, nous abandonner. Nous pouvons toujours compter sur Lui. Avec Lui, le miracle est toujours possible.
Wenceslas Mungimur