Homélie: 19e dimanche ordinaire B

L’évangile de ce dimanche se situe dans la continuité de celui de dimanche dernier, où il était question de l’abandon et de la confiance à mettre dans le Seigneur, toujours présent parmi nous et à notre écoute. Lui qui est avec nous, marche avec nous sur nos chemins, dans les moments de joie comme dans les moments de peine et d’épreuve, mérite et suscite notre confiance et notre foi.

C’est surtout dans la première lecture d’aujourd’hui que nous en retrouvons un écho.
Le prophète Élie a une mission difficile. Comme porte-parole de Dieu et au service de la vérité et de la lumière, il a le devoir et la mission de dénoncer ce qui est contraire à cette vérité.
Et c’est face à la reine Jézabel que cette situation va se concrétiser. En effet, Jézabel, d’origine païenne, en épousant le roi d’Israël, n’a pas changé de religion. Elle a gardé ses pratiques et ses divinités païennes. Elle a même amené au Palais sa religion ainsi que ses prêtres. D’où l’origine du désordre, de l’anarchie, des relâchements des mœurs au Palais. S’en est suivie une période de sécheresse qui nécessitait une confrontation entre les prêtres du dieu Baal et le prophète Elie, représentant du Dieu d’Israël. Cette confrontation consistait en une prière faite par chaque camp pour demander la pluie. Une occasion pour les prêtres des divinités païennes de se faire ridiculiser, parce que, contrairement à Elie, ils n’obtinrent rien de leurs divinités.

En sortant vainqueur de la confrontation, le prophète Elie ne pouvait que se faire des ennemis. Surtout la reine Jézabel qui cherchait à le tuer et à avoir sa peau. Découragé, Elie a peur et décide de s’enfuir. Il se sent seul, abandonné. Mais il oublie que sa mission lui est confiée par Dieu, qui ne peut l’abandonner en aucun cas. Il l’accompagnera et lui manifestera sa présence de diverses manières et sous de multiples formes. Fatigué, abattu, Elie sera secouru tout au long de sa fuite par des personnes sous forme d’anges gardiens ou de témoins de la Providence, qui lui permettront de rester debout, de tenir et de continuer la route.

Cette histoire d’Elie reflète notre réalité quotidienne, quand nous sommes, nous aussi, confrontés à toutes sortes d’épreuves, quand nous sommes découragés et que nous nous posons des questions sur la présence et l’aide de Dieu. Dieu nous met toujours des petits anges sur notre chemin, qui se manifestent à travers des personnes aux mains tendues ou toute autre intervention pour nous redresser. Alors il nous arrive parfois de parler de hasard. Et pourtant le hasard ne peut rien résoudre. Pour nous chrétiens, il s’agit plutôt de la Providence divine. Ici il ne s’agit pas uniquement des autres par rapport à nous, mais aussi de nous vis-à-vis des autres. Nous qui sommes appelés à être des témoins, des sources de réconfort, des « petits anges » pour ceux et celles qui nous entourent.

À travers toutes ces mains tendues, c’est Dieu lui-même qui nous rejoint, nous rassure et nous nourrit de sa présence, de sa Parole et de son amour. Jésus nous introduit dans l’intimité de ce Dieu ; il nous rappelle cet amour qui nous donne vie et nous sauve. En Jésus, comme le rappelle saint Paul, nous sommes transfigurés et devenons des femmes et des hommes renouvelés par la Parole et l’amour de Dieu. Que notre Dieu ouvre nos yeux de la foi, pour que nous le découvrions toujours présent à nos côtés, dans les moments d’épreuve, de découragement comme dans les moments de joie.

Wenceslas Mungimur / Paroisse Saint-Laurent – Virton