En ce deuxième dimanche de l’Avent, Jean-Baptiste nous invite à aller avec lui au désert pour une bonne mise à l’écart afin d’entamer une meilleure écoute, une bonne préparation et, enfin, une bonne mise en route. Nous savons tous ce que le désert représente pour chacun de nous. Il peut être un désert au sens propre du terme comme au sens figuré. Au sens propre, le désert renvoie à la sécheresse, à une terre aride, remplie de sable, sans eau bien sûr, avec à peine quelques oasis de verdure par-ci par-là. Oser affronter le désert, c’est oser mener un certain combat contre toutes ces réalités qui ressemblent à des forces contraires aux forces de la vie. Et il faut être bien préparé pour l’affronter et s’y engager. Quant au désert au sens figuré, il renvoie à toutes les épreuves de la vie qui ressemblent à des vides en nous, à des forces négatives qui nous tirent vers le bas au lieu de nous motiver et de nous tirer vers le haut.
Jean-Baptiste a une mission importante à accomplir, un message primordial à faire passer. Il ne comprend sûrement pas bien que les gens vers lesquels il est envoyé ne sont pas préparés à l’accueillir et à l’écouter. Il faut qu’ils osent évoluer, à la fois à l’extérieur et à l’intérieur, en changeant de direction et de regard et en vivant une conversion de cœur en profondeur. Le message que Jean Baptiste apporte contient une ‘Bonne Nouvelle’ : c’est un message de consolation, comme l’annonce le prophète Isaïe dans la première lecture de ce jour. Pour adhérer à cette Bonne Nouvelle, le peuple doit se dépouiller de multiples fardeaux inutiles, de peur, de culpabilité, d’asservissement des uns par les autres et vivre la joie de cette Bonne Nouvelle.
Le message d’Isaïe, l’appel à la conversion de Jean-Baptiste sont d’actualité pour nous aujourd’hui. Comme le peuple d’Israël, nous nous trouvons parfois face à des épreuves de tout genre, confrontés à des puissances contraires aux forces de vie, de joie et de paix. Il nous arrive d’être embourbés dans une ambiance défaitiste qui nous écrase, nous bouche les oreilles et nous empêche d’entendre une Bonne Nouvelle qui nous secoue et nous pousse à changer de regard, à aller de l’avant et à oser de nouveaux commencements. De nouveaux commencements, d’abord pour nous-mêmes et ensuite pour devenir des Isaïe, des Paul et des Jean-Baptiste pour nos contemporains. C’est pour nous le moment d’aller au désert avec Jean-Baptiste, de nous laisser convaincre par son appel ; afin de changer, nous aussi, de regard pour découvrir cette Bonne Nouvelle toujours là à notre portée et d’aider nos frères et sœurs à la découvrir, eux aussi, pour que la joie de cette Bonne Nouvelle de salut et d’amour soit notre cheval de bataille et une lumière pour nous d’abord, et ensuite pour notre humanité. Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton