« Si vous m’aimez, dit Jésus, vous resterez fidèles à mes commandements. » Elle est claire et nette cette déclaration de Jésus. Alors je me pose la question : et moi, est-ce que j’aime Jésus ? « Oui, bien sûr ! », vais-je m’empresser de répondre, me référant sans doute à ma vocation de prêtre, à ma dévotion, à mon engagement pastoral. Mais suis-je convaincu d’une telle réponse ? Le Christ n’est-il pas prêt à me poser trois fois la question, comme à Pierre, si vraiment je l’aime ? Ou, si je l’aime, de quelle manière et de quel amour ?
Autrement dit, quels sont en réalité ces commandements que j’observe et de quelle manière je les observe concrètement ? Est-ce qu’il s’agit de ces commandements dont parle le Christ ou d’autres que j’ai moi-même fabriqués ? Ou de ceux qui m’ont été transmis sans que je comprenne trop ce qu’ils signifient ? Si je dis que ce sont les commandements de Jésus ou de Dieu, est-ce que je le pense dans le respect de ce que me fait répéter la tradition ou parce que moi-même j’en ai l’expérience et la conviction ? Si telle est pour moi la raison d’observer ces commandements, est-ce que je les vis et les observe avec joie ou comme un fardeau ? Si c’est avec joie, c’est que cela concourt à mon épanouissement, à mon bonheur et à mon salut. Mais si c’est comme un fardeau, c’est que je n’ai pas envie de les observer ou que je me sens forcé de les suivre en m’emprisonnant en quelque sorte et en m’empêchant de m’épanouir…
En effet, Jésus n’est pas sans savoir que les gens à qui il adresse son message croulent sous une panoplie de lois ou de commandements. Il n’oublie pas non plus qu’au départ il s’agissait de la loi dictée par Dieu, qui était un bien pour son peuple et qui l’a aidé à se constituer en communauté organisée et unie. Il sait aussi que la loi, qui se résumait, au départ, en une loi d’amour de Dieu et du prochain, a fini par être mal comprise et détournée par les interprètes. Ils l’ont morcelée en une multitude de préceptes qui, au lieu d’alléger le peuple, sont devenus pour lui un véritable fardeau et une source de souffrance. Quand la loi devient un fardeau, soit on l’évite à tout à prix, soit on la vit à contrecœur, de manière formaliste et hypocrite.
Jésus réhabilite la loi en la simplifiant. Il lui restitue sa vraie signification qui consiste à aimer Dieu, à s’aimer soi-même et à aimer son prochain comme soi-même. Ce n’est pas pour autant que cette loi devient facile à observer par les humains que nous sommes. Pas du tout ! Jésus lui-même en est conscient. D’où la promesse et l’importance d’une aide, celle de l’Esprit-Saint, le défenseur de la Vérité. Oui, viens Esprit-Saint, Esprit de vérité et de lumière ! Viens m’éclairer et me mener vers la vérité tout entière. Comme pour les premiers disciples, surtout Pierre qui, guidé par toi, a pu s’émerveiller de l’œuvre de Dieu agissant dans le monde et pour tout le monde, croyants ou non-croyants ! Fais éclater tes dons en moi, pour que, grâce à l’unique loi divine inscrite en moi, je sois toujours prêt à témoigner avec courage de ma foi. Et témoigner aussi de mon engagement humain et chrétien au cœur de ce monde, devant ceux qui me demandent des comptes et où les forces du mal semblent sévir et avoir le dernier mot. Je suis sûr de ta Parole et de ton aide Amen. Wenceslas Mungimur Saint-Laurent/Virton