Pâques 2023 : Méditation
Parler de résurrection, celle des morts ou encore celle du Christ, ne relève-t-il pas d’une utopie, d’une chimère ou d’un non-sens ? Cela est-il audible par nos contemporains, nourris de science ? Eux qui sont dans la logique du visible, du palpable, du matériel, ne se moquent-ils pas de nous, quand nous leur parlons de cette résurrection ? Ne sommes-nous pas traités de fous, d’insensés, de rétrogrades ? Parce que nous osons leur parler de ce qui relève de l’invisible, de ce qui nous dépasse Tout cela ne relève-t-il pas de l’imaginaire, de l’impossible ? De ces impossibles que représentent, par exemple, toutes les crises et les situations difficiles que nous traversons. Comme les guerres, les catastrophes naturelles, le réchauffement climatique, les épidémies, le sida ou autres. Tous ces maux qui sont présents dans notre humanité.
Ce non-sens de la résurrection planait déjà dans les esprits et les cœurs des contemporains de Jésus, en commençant par ses propres disciples. Pour eux, déçus dans leurs ambitions matérialistes et idéologiques, le Christ est mort une fois pour toutes. Ils étaient tellement enfermés dans leur logique humaine et matérielle qu’ils avaient des oreilles bouchées lorsqu’il leur parlait de sa mort et de sa résurrection. Leurs yeux étaient tellement fermés qu’ils ne voyaient même pas les signes extraordinaires dans la vie de Jésus. Du jamais vu qui faisait dire à quelques-uns parmi eux : « Jamais personne n’a parlé comme cet homme » ou lorsqu’un centurion romain s’exclame : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu »
Mais il a fallu que Jésus lui-même leur ouvre le cœur. Il a fallu que lui-même aille vers ses disciples, vers celles et ceux qui voulaient simplement s’occuper de sa sépulture, comme Marie-Madeleine et d’autres femmes. Pour faire ce travail de découverte en vue de convertir leur cœur, leur regard, pour qu’ils comprennent qu’ils étaient face à un vivant et non à un mort. Il a fallu qu’il appelle Marie-Madeleine par son prénom, pour qu’elle se rende compte qu’il s’agissait de son ami Jésus et pas d’un jardinier ni d’un passant. Ainsi s’ouvrirent les yeux de Marie-Madeleine qui lui permirent de devenir la première messagère, elle avec d’autres femmes, auprès des disciples et de leurs contemporains. Tous ont finalement compris que tout ce que Jésus leur disait était vrai. Ce n’était pas de l’impossible ni de l’inimaginable, mais du possible et du vrai. Et ils devinrent tous des témoins convaincus et courageux de la résurrection. Par leur conviction indéfectible, ils nous ont transmis ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont cru au-delà de l’imagination ou de la compréhension humaine.
Nous aussi, nous avons besoin de cette rencontre avec Jésus lui-même pour que notre cœur se convertisse, que notre regard change sur le Christ ressuscité et vivant parmi nous jusqu’à la fin des temps.
Sans cette rencontre profonde, nous resterons dans la sphère du non-sens, de l’impossible, du n’importe quoi. Et nous aurons honte d’en parler ! Nous serons tièdes, nous adopterons un profil bas. Nous n’aurons pas le goût de la prière, nous trouverons nos eucharisties ennuyeuses, nous chercherons du service vite fait à notre goût et à la hauteur de nos ambitions. Oui, Seigneur, toi le Ressuscité et vivant parmi nous, viens à notre secours, appelle chacune et chacun de nous par son prénom. Nous te reconnaîtrons ainsi vivant et vivrons heureux en ta présence. Nous resterons témoins de ta Résurrection au cœur de notre monde. Wenceslas Mungimur St-Laurent/Virton