Mercredi des cendres A 2023 / Homélie.
Le carême est une marche spirituelle vers Pâques. Une marche à la fois de conversion, de partage et de prière.
Pour ce qui est de la conversion, il s’agit d’un chemin qui nous invite à une rencontre en profondeur avec Dieu, une rencontre dans laquelle nous sommes appelés à nous tourner vers Dieu et par laquelle aussi nous acceptons nos limites, nos fragilités et nos péchés. Mais c’est également une occasion qui permet la découverte de l’immense richesse de la miséricorde divine.
Loin de nous lancer dans de spectaculaires mortifications et dans des sentiments de culpabilité excessive, il s’agit simplement d’entrer dans une rencontre de vérité pour des retrouvailles dans la joie. Une rencontre qui donne davantage soif de pénétrer dans la profondeur de l’intimité et qui, comme Marie à l’Annonciation, nous pousse à l’ouverture et au partage.
Le partage, lui, relève du témoignage crédible de cette rencontre. Témoignage que nous devons donner, non seulement dans nos paroles, mais surtout à travers nos actes.
Tout ce que nous recevons est appelé à se propager, à se partager. Ce que nous vivons dans nos eucharisties, toutes les bonnes paroles que nous prononçons, tous les beaux qualificatifs que nous nous attribuons, doivent se traduire dans le concret de notre vie de tous les jours. Les messages de l’Evangile qui dénoncent les injustices, la misère, l’écrasement des uns par les autres doivent nous indigner et nous pousser à agir, et parfois à élever le ton. Ils ne doivent pas rester lettre morte ni renfermés dans nos églises, nos prières ou nos recueillements personnels. Non seulement, il faut vivre ces paroles évangéliques, mais surtout en donner l’exemple entre nous, afin que ceux qui nous observent puissent s’en émerveiller et être interpellés. Et c’est dans une vie de prière et d’intimité avec Dieu, où nous puisons à la source, que nous nous ancrons pour ensuite partager ce message.
La prière, elle, nous invite à entrer dans un double mouvement de dialogue et d’écoute dans le silence. Elle nous permet d’entrer dans une attitude de confiance par rapport à quelqu’un qui est là, présent, comme la source de toute notre vie. Une telle prière n’a pas besoin de démonstrations extérieures, mais elle se vit simplement en esprit et en vérité.
Le temps de carême nous permet de revisiter ces différentes dimensions de notre foi et de les vivre de manière authentique pour que notre marche vers Pâques soit un renouvellement positif de notre regard sur nous-mêmes, sur les autres et sur Dieu. Alors notre comportement et notre regard nous permettront de rectifier nos attitudes déplacées ou mauvaises et de nous émerveiller de la beauté de la création. Wenceslas Mungimur St-Laurent/ Virton.