1er dimanche de l’Avent : homélie

Le temps de l’Avent est un temps de rappel et d’appel. Tous les messages contenus dans les lectures appellent à la vigilance : se tenir prêt et rester éveillé. « Tenez-vous donc prêts, vous aussi, nous dit Jésus dans l’évangile de ce dimanche. C’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Ce rappel et cet appel résonnent au cœur de notre vie, telle que nous la vivons au jour le jour.

Quand nous la regardons de près, nous constatons qu’elle ressemble à une course sans fin. Nous sommes pris dans un tourbillon d’obligations, de contraintes, de responsabilités… Nous y sommes un peu comme des robots, emprisonnés dans un système dont nous avons du mal à nous défaire. Un rythme de vie qui creuse des écarts entre les humains que nous sommes et accentue des individualismes et des isolements. Ces derniers amènent souvent des comportements contraires à des relations de qualité, d’amitié, de solidarité et de fraternité. Une étude a révélé que le nombre de suicides était plus élevé pendant des périodes comme celles des fêtes de Noël et de fin d’année

Oui, une vie comme celle-là ne peut que nous épuiser et nous étourdir jusqu’à oublier notre vocation première, celle de filles et de fils bien aimés du Seigneur. Dans la lecture de ce jour, le verbe « veiller » nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que nous n’avons pas seulement cette vie concrète. Nous avons une autre vie, celle que nous propose notre Sauveur venu dans notre humanité et toujours présent parmi nous. Veiller : c’est ouvrir nos yeux à la foi pour discerner les signes de cette autre vie et de cette présence du Seigneur parmi nous. Veiller : c’est toujours être prêt à lui ouvrir les portes de notre cœur dès qu’il frappe. Concrètement, veiller, c’est vivre et pratiquer au jour le jour le double commandement de l’amour, tel que Jésus le rappelle. Veiller : c’est enfin garder sans cesse en nous cette mémoire du Seigneur à travers toutes nos paroles et tous nos actes.

Ouvrons nos yeux à la foi pour voir dans chaque geste, chaque parole, chaque humain, cette présence de notre Seigneur. Voyons tous ces visages qui souffrent, qui sont désespérés ou découragés ; et prenons le temps de communier à cette présence omniprésente dans chaque humain, chaque réalité, chaque événement de notre monde. Prenons aussi conscience de cette vie qui ressemble parfois à celle de l’époque de Noé, une vie marquée, pourrait-on dire, par l’insouciance. « En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari. Jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis. » Avec notre foi et notre espérance en notre Seigneur, nous serons en mesure de surmonter ce déluge qui depuis toujours secoue notre monde, en attendant la colombe de la paix parmi les humains. Wenceslas Mungimur Saint-Laurent-Virton