Dès ce dimanche, nous commençons notre cheminement vers la fête de Noël. Il ne s’agit que d’un rappel. Mais un rappel qui appelle ! Rappel et appel qui demandent à être entendus et écoutés dans la réalité de nos vies, sollicitées par toutes sortes de brouhahas. Ces brouhahas, reconnaissons-le, existent d’abord en nous. Mais ils sont aussi à l’extérieur, autour de nous, dans la société…
Nous savons combien notre vie ressemble à une course sans fin. Nous savons aussi combien les événements autour de nous et un peu partout dans le monde sont loin de nous apaiser et de nous donner la joie de vivre et d’espérer. Nous sommes un peu pris dans un tourbillon d’obligations, de contraintes, de responsabilités, de visites, de fêtes. Comment entendre et percevoir là-dedans l’appel de Noël, qui nous rappelle l’essentiel de notre vie et de notre première vocation, en tant que filles et fils bien-aimés de Dieu ?
Est-ce à dire que Noël, ainsi que son message, est absent de ces brouhahas ? Peut-être devrons-nous commencer par restituer à cette fête de Noël sa place au cœur de l’humanité, l’aider à prendre chair dans le monde. N’aurions-nous pas tort de dissocier Noël de la vie du monde et de celle de nos contemporains, quelles que soient leurs convictions ? Autrement dit, nous pourrions facilement opposer Noël à la vie quotidienne de nos contemporains dans le monde d’aujourd’hui. Ce qui nous conduirait parfois à des expressions maladroites ou à des critiques parfois sévères vis-à-vis de celles et ceux qui vivent cette fête à leur façon et pas comme les chrétiens. Comme si les chrétiens avaient à eux seuls le monopole de l’Emmanuel, Dieu-parmi nous.
Et pourtant, si Noël concerne la naissance de Dieu, il va de soi que cette naissance voulue par Dieu a sens pour le monde entier. Quand on observe toute la mobilisation autour de cette fête de la Lumière, on ne peut que se rendre à l’évidence de l’universalité de cette fête. Une fête de Dieu, une naissance de son Fils, qui est aussi une fête et une naissance de toute l’humanité. Il serait moins indiqué d’en faire le monopole d’une seule partie de cette humanité.
Des lors, fêter Noël, c’est d’abord discerner cette présence universelle de Dieu dans le monde, en chaque humain ; se réveiller et être vigilant au message apporté par cette présence. Communier avec Dieu déjà parmi nous et lui rendre grâce pour sa présence et son amour, qui transpirent partout où il y a la vie. La vie, même quand elle est éprouvée par toutes sortes de tribulations, de défigurations, de trahisons, appartient à Dieu, qui par son incarnation, nous interpelle et nous le rappelle. D’ores et déjà joyeuse fête de Noël à toutes et à tous !
Wenceslas Mungimur Saint-Laurent – Virton