Homélie: 3e Dimanche de Carême

Exode 3, 1-8a. 10. 13-15 ; 1Cor 10, 1-6. 10-12 ; Luc 13, 1- 9

Plusieurs pistes de méditation sont possibles dans les textes de ce dimanche. De la mission reçue par Moïse pour la libération de son peuple de l’esclavage en Égypte, en passant par le rappel de cette mission par saint Paul, jusqu’à l’épisode du figuier stérile. C’est sur cette parabole du figuier improductif que j’ai choisi de méditer et de vous proposer quelques réflexions.

Dans cette parabole, nous sommes comparés à des arbres appelés à porter des fruits, des bons fruits. Comme avec le figuier stérile, il nous arrive d’être, nous aussi, improductifs, d’être comme un désert dans notre intériorité. Mais nous avons en face de nous notre Dieu, comparé ici à un jardinier, patient et confiant à notre égard. Il se donne le temps de nous instruire, de bêcher en nous et autour de nous, de nous donner la chance de renaître et de devenir féconds.

En ce temps de carême, il suffit de prendre conscience de la bonté et de la patience de Dieu pour nous laisser travailler, transformer et habiter par son Esprit et sa Parole. Sa présence nous aidera à changer et à nous libérer de tout ce qui nous éloigne de Lui. Et en nous invitant nous aussi à la patience, cette présence divine nous permettra de prendre le temps pour observer et accompagner la patience en nous, comme celle de la semence de la bonne graine, comme la graine de moutarde. Par ailleurs, comme des arbres appelés à grandir, fleurir et porter du fruit, nous sommes aussi invités à semer de petites graines de vie, d’amour, d’amitié, de fraternité et de solidarité.

Face à la patience et la confiance du jardinier, nous découvrons un autre message présent dans cette parabole. C’est celui de la prise de conscience de nos fragilités, de nos limites et de l’urgence à nous améliorer pour devenir des réceptacles féconds et productifs de la Parole divine. Ainsi, en nous libérant de ce qui empêche notre marche vers notre propre plénitude, nous devenons en même temps des libérateurs de nos frères et sœurs, qui parfois sont emprisonnés dans toutes sortes de servitudes, humaines, matérielles, morales et spirituelles.

Enfin, le message de Dieu à Moïse, quand Il lui dit qu’il a vu la misère de son peuple, s’adresse à chacune et chacun de nous, pour nous-mêmes d’abord et ensuite pour nos frères et sœurs. Ce message est plus que d’actualité en ces temps troubles que traverse notre humanité. Puissions-nous comprendre que seule une libération intérieure, une vraie renaissance intérieure est capable de porter de bons fruits à l’extérieur, dans nos relations humaines et sociales. Demandons au Seigneur de nous aider dans notre recherche intérieure vers la découverte de son Amour toujours présent en nous.

Wenceslas Mungimur / St Laurent Virton