(Baruch 5, 1-9 ; Ps 125 ; Philippiens1, 4-6.8-11 ; Luc 3, 1-6)
Après l’appel à l’éveil du premier dimanche de l’Avent, un autre appel nous est lancé en ce deuxième dimanche. C’est celui du prophète Baruch qui nous invite à se lever, à quitter notre robe de tristesse et de misère pour revêtir la parure de la gloire de Dieu pour toujours. Du temps de ce prophète, le peuple d’Israël vivait l’épreuve de l’exil, loin de son pays, de son Temple et dans une certaine mesure de son identité. Il est humilié et souffre du déracinement : il n’a plus l’occasion d’offrir ses sacrifices avec ses rites. Il est désorienté et, se trouvant sans repères, il a besoin de trouver ou de réinventer des nouvelles marques et tracer de nouveaux chemins.
Le message du prophète consiste à rappeler à ce peuple que son Dieu est avec lui et ne pourra jamais l’abandonner. Les épreuves, les malheurs qu’il vit sont transitoires, Dieu, lui, sera là à ses côtés, il lui restera toujours fidèle et le délivrera de toutes ces situations pénibles. Pour cela, il lui faut la foi et la confiance qui lui permettront non seulement de traverser cette épreuve, mais aussi de reconnaître la présence de son Dieu en son peuple partout où il se trouve en toutes circonstances. Cette situation fera comprendre, entre autres, au peuple qu’il ne doit pas s’établir dans des certitudes toutes faites, mais qu’il doit sans cesse se mettre en route, bien écouter, bien discerner la présence permanente de son Dieu qui vient au jour le jour à sa rencontre et qui se donne à lui. Au-delà de cette présence permanente de son Dieu, il devra aussi discerner et tracer d’autres chemins se présentant à lui ou qu’il doit réinventer.
Pour cela, le peuple d’Israël doit écouter et suivre son Dieu, qui l’accompagne et l’invite à un nouveau type de relation, celle des cœurs et de l’intériorité. Dieu se donne à tous celles et ceux qui croient en lui dans tous leurs lieux de vie et de rencontres humaines qui sont aussi des endroits et des moments où Il est présent.
C’est le même message que Jean le Baptiste adresse à ses contemporains, les invitant à se convertir, à préparer leurs cœurs pour accueillir le Messie. De la prison où il se trouve, saint Paul minimise son épreuve face à la joie qu’il éprouve dans l’annonce de la Bonne Nouvelle et du salut de Dieu apporté à tous les peuples. S’adressant aux Philippiens qui lui ont apporté une aide matérielle, il se réjouit et les félicite pour les bonnes actions qu’ils mènent grâce à leur foi et au discernement qu’ils font pour porter des fruits et témoigner de l’amour de Dieu.
Pour ce qui nous concerne, dans nos questionnements sur ce que nous pensons être des situations de manque de repères et de sens, prions pour que ce temps de l’Avent nous éclaire davantage pour que nous comprenions combien la foi n’est jamais acquise de manière définitive, avec des certitudes immuables, et en refusant de s’enfermer entre les quatre murs de nos édifices d’évidences et d’assurances … La foi, notre foi, nous demande d’être en chemin, sur des routes tortueuses avec des collines, des montagnes, des ravins… pas toujours faciles à emprunter. Elle nous demande de s’ouvrir vers d’autres horizons. Mais, comme Baruch, Paul et Jean-Baptiste, il faut garder l’espérance que Dieu nous y accompagne et ne nous laissera jamais tomber. Il est un Dieu de mouvement, d’ouverture, de recherches vers de nouveaux horizons… Ceci est possible à condition de nous mettre à l’écoute de sa parole, de faire de celle-ci notre cheval de bataille et aussi à l’écoute des prophètes d’aujourd’hui, des jeunes, des moins jeunes, des femmes et des hommes de notre temps…Observer et être à l’écoute de toutes les bénédictions que Dieu accorde à notre monde. Il nous est souvent facile de voir ce qui ne va pas, mais il suffit d’ouvrir les yeux de la foi, les oreilles de la foi…pour contempler tous les biens qui se font dans notre vie personnelle, notre communauté, notre église et autour de nous. Amen
Wenceslas Mungimur
Saint-Laurent / Virton