Homélie: 23e Dimanche ordinaire B

Le peuple d’Israël en exil subit une expérience malheureuse d’épreuves, d’humiliations et de souffrances. Il vit des moments de désespoir et de découragement. Il n’envisage plus sa libération, est aveuglé par sa résignation et reste sourd aux promesses des prophètes de jours meilleurs.
Le prophète Isaïe l’invite à être fort et à ne pas craindre pour son avenir. Le Seigneur, son sauveur, ne l’abandonnera jamais. Il est le Père de tous et veille avec sollicitude sur chacun de ses enfants. Isaïe rassure le peuple et déclare que le salut est à sa porte pour le sauver et lui rendre sa dignité. « Les oreilles des sourds s’ouvriront et la bouche du muet criera », lui dit-il !

Ce message d’Isaïe peut aussi nous concerner, quand nous sommes, nous aussi, acculés par toutes sortes d’épreuves et de découragements et quand nous nous posons des questions sur notre existence et notre futur. Il nous dit, à nous aussi, que le salut est à notre porte, afin que nous soyons rassurés et que nous annoncions l’amour et la puissance de Dieu et soyons ses témoins dans le monde. Il veille sur nous et nous donne, à chacun et chacune, sa Parole et son Esprit. Il n’en oublie aucun et n’exclut personne.

Dans la deuxième lecture, saint Jacques part, lui, d’un constat qu’il fait vis-à-vis de certains comportements de chrétiens. Il dénonce les discriminations qu’il observe en évoquant l’impartialité de Dieu et celle de sa royauté. Dieu, dit-il, ne tolère aucune discrimination à l’encontre des pauvres et des marginaux, à savoir les catégories sociales défavorisées : les orphelins, les veuves, les immigrés. C’est ce Dieu-là qu’il faut connaître et connaître aussi son message afin de vivre dans son intimité pour mettre en pratique son véritable message d’amour et devenir ses disciples.

Jésus, dans l’évangile, initie ses disciples, habitués à évoluer au sein de leurs traditions, à l’universalité du message de Dieu qui passe au-delà des frontières autorisées. Il traverse avec eux les terres d’Israël pour aller vers des terres païennes. Là aussi, les gens ont le droit d’écouter et de recevoir le message de sa Bonne Nouvelle. Le geste de guérison d’un sourd muet est très significatif et en dit long. Jésus les invite à ouvrir leur cœur, leurs yeux, leur bouche et leurs oreilles pour entendre la Parole de Dieu, la garder dans leur cœur, voir et proclamer ses merveilles dans le monde en partageant son message d’amour avec les hommes.

C’est cette grâce que nous demandons, nous aussi, au Seigneur. Celle de toucher nos cœurs, de guérir notre cécité et notre surdité, pour que nous puissions entendre sa Parole, l’accueillir dans nos cœurs et nous laisser guider par sa lumière. Nous pourrons ainsi le rencontrer et le louer en chacun de nos frères et sœurs, sans exclusion ni discrimination.

Wenceslas Mungimur
Paroisse Saint-Laurent