Livre de Josué 24, 1-2a. 15-17.18b
Jean 6, 60-69
Réunis en ce lieu de mémoire, nous voulons rendre une nouvelle fois hommage à ces soldats français qui ont versé leur sang, massacrés par les troupes allemandes. Celles-ci, échauffées par leur commandement et disposant de moyens matériels supérieurs, ont anéanti ces militaires français, provoquant une réelle hécatombe. Après avoir violé la neutralité de la Belgique, l’Empire allemand pensait pouvoir tout se permettre jusqu’à commettre des actes barbares contraires aux lois de la guerre et à la sécurité des habitants de notre région.
Ces militaires français, qui reposent ici, avaient choisi de servir et de défendre la liberté de leur patrie et celle des pays alliés et de leurs populations. Leur comportement les a poussés jusqu’au sacrifice suprême, presque tous dans l’anonymat et la solitude, loin de leurs familles. (Vous savez certes comment un élan généreux des habitantes de notre région a empêché l’identification de beaucoup de ces soldats.)
Nous saluons et remercions toutes les organisations qui se sont succédé, dont celle des Chasseurs ardennais, pour perpétuer la mémoire de ces hommes. Mais aussi prendre l’engagement de faire nôtre leur idéal pour en devenir des porte-parole pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui et des générations futures. Il s’agit pour nous d’un choix pas facile à concrétiser, ni à faire entendre, mais il s’agit d’une option juste et indispensable. Ce choix, vous l’avez fait et vous le faites encore. En prenant le relais de ce devoir de mémoire, vous le faites aujourd’hui en venant en ce lieu et en nous permettant de nous retrouver ici. Soyez-en remerciés. Que votre exemple nous inspire toutes et tous, surtout notre jeunesse, pour que là où nous sommes, nous sachions faire des choix de vie, d’amour, de fraternité et de solidarité. « Nous savons combien la vie nous met en permanence devant ces réalités aux enjeux parfois grands, mais avec toujours le même exercice du choix. » (Père Tommy Scholtes, Prions en Eglise Belgique, Août 2021).
Dans les textes liturgiques d’aujourd’hui, il est aussi question de ces choix à faire dans notre vie. Dans la première lecture, le peuple d’Israël progresse dans sa longue traversée du désert. Il s’enrichit de l’apport des autres cultures, mais sa liberté est mise à rude épreuve face aux divinités païennes. Il doit choisir ! Josué lui demande de choisir entre les dieux qu’il rencontre chez ses voisins et le Dieu qui est le fondement de son histoire, le protecteur qui lui ouvre la voie de la vie et de la liberté. Le peuple d’Israël, souvent traité par Dieu de « peuple à la tête dure », hésitera régulièrement et il lui sera difficile de faire le bon choix en demeurant fidèle à son Dieu.
Ces mêmes difficultés se retrouvent dans le comportement des disciples de Jésus, quand il les invitera à aller plus loin dans leur choix à sa suite ou quand il leur parlera de l’essentiel de leur engagement ou encore du choix de vivre en se laissant conduire intérieurement par l’intelligence du cœur. Cette complexité démontre combien le choix à faire doit être éclairé par cette intelligence du cœur en chacune et chacun de nous ou par l’Esprit-Saint présent en nous. Dans notre vie quotidienne, nous avons toutes et tous des choix à faire, chacun à sa façon et selon ses moyens. Laissons-nous guider par cet Esprit-Saint ou par cette intelligence du cœur, pour que nos différents choix soient judicieux, à tous les niveaux, en faveur de l’Amour universel. Amen
Wenceslas Mungimur – St Laurent/ Virton