Dans l’évangile du 4e dimanche, Jésus se disait Bon Pasteur et nous ses brebis. Dans celui de ce 5e dimanche, Jésus nous enrichit d’une autre image pour exprimer la communion qu’il vit avec son Père et à laquelle il nous invite toutes et tous. Aujourd’hui, Jésus s’identifie à la vigne dans laquelle nous sommes les sarments et Dieu, son Père, le vigneron. « Je suis la vigne, vous êtes les sarments et mon Père est le vigneron ». Une belle image empruntée à la vie courante pour ramener ses auditeurs au plus près de la réalité.
Jésus insiste beaucoup sur la communion profonde qu’il partage avec son Père et à laquelle il voudrait que nous soyons toutes et tous associés, pour partager la victoire de sa résurrection et avoir la vie éternelle en nous. Comme pour la vigne, en dehors de cette communion, nous sommes comme détachés du lien avec la sève vitale et spirituelle. Cette sève présente en Jésus vient du Père dans la communion avec l’Esprit-Saint. Coupés de ce lien, nous ne pourrons survivre dignement, ni germer ni encore moins porter du fruit. « Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. »
Cette image nous dévoile le mystère de l’apothéose de la résurrection. Jésus nous invite à nous convertir pour accueillir son message et avoir part à cette victoire de la vie sur la mort, de la lumière sur les ténèbres. Jésus nous convie à partager le triomphe de la puissance de la vie sur toutes les forces du mal. Ce n’est qu’en nous mettant de son côté dans la foi, en vivant dans cette communion qu’il partage avec son Père que nous pourrons nous nourrir de sa vie et devenir, à notre tour, les vecteurs de cette vitalité auprès de nos contemporains. Autrement dit : il nous sera possible de porter des fruits concrets et édifiants d’amour, de solidarité, de paix, de justice et de fraternité si nous vivons cette communion en nous et autour de nous. Une symbiose qui fait de nous des lumières et des témoins du Ressuscité, des porteurs de sa Parole au cœur de notre monde d’aujourd’hui.
Quand Jésus parle d’élaguer les sarments de la vigne, il s’agit de l’entretien et des soins nécessaires pratiqués par Dieu pour nous permettre de porter davantage de fruits, comme le font les vignerons. Nous avons besoin de ces entretiens, dans notre vie quotidienne, face à nos limites humaines et à nos fragilités. Ils sont pour nous source de guérison de nos faiblesses et de nos manquements. Que cette image des sarments liés à la vigne nous inspire et nous aide à mettre en pratique les paroles de Jésus pour être de plus en plus imprégnés de sa présence et de sa lumière, à chaque instant de notre existence et en toutes circonstances, pour nous-mêmes et pour nos frères et sœurs.
Wenceslas Mungimur
Saint-Laurent/Virton