Toujours dans le mélange de foi, de peur, de joie, de doute et d’embarras…
L’évangile de ce troisième dimanche nous raconte le récit de la troisième apparition de Jésus à ses disciples. Alors qu’ils sont réunis et partagent leurs avis sur la résurrection de Jésus, dont les preuves se font de plus en plus évidentes, voilà que tout d’un coup ils retombent dans la peur lorsque Jésus se présente de nouveau à eux. Malgré son insistance pour les convaincre, en leur montrant les preuves de son existence, ils restent encore partagés entre la joie et le doute. « Dans leur joie, dit l’évangéliste, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement. »
Les disciples passent ainsi de la foi à la peur, de la peur à la joie, de la joie au doute, avant de revenir à la foi. Et pourtant ce sont les mêmes hommes qui, quelques semaines plus tard, quitteront leur refuge pour aller proclamer, dans le monde entier, ce fait inouï, dépassant l’entendement humain : Jésus est ressuscité. De la bouche de Pierre on entendra des paroles de conviction comme celles-ci : « Ce Jésus qui était mort, Dieu l’a ressuscité. Il est vivant avec nous. » Il a fallu du temps pour qu’ils parviennent à ce degré de foi. Il a fallu que l’Esprit de Jésus les habitue à cette nouvelle présence de Ressuscité parmi les siens, dont le caractère est insaisissable
Comment vivre cette présence incroyable du Ressuscité ? Pourquoi lui est-il si difficile de se faire reconnaître par ceux qui l’ont connu et qui ont vécu avec lui ? Et pourtant il est présent parmi eux en chair et en os ! Comment expliquer ce phénomène ou ce mystère de la résurrection ? Sans la foi, il ne nous est pas possible de comprendre ce mystère et cette foi ne va pas de soi. En réalité, la foi nous est donnée et il faut l’accueillir. Si nous savons cela, nous devons éviter de l’imposer aux autres et pour cela, nous pouvons tous nous référer à l’Esprit du Ressuscité lui-même, vivant en nous et au milieu de nous.
Essayons de vivre cette présence du Christ ressuscité dans notre monde d’aujourd’hui, dans l’humanité qui se cherche et recherche un sens à sa destinée, dans les hommes et les femmes d’aujourd’hui, dans leurs joies, leurs peines, leurs souffrances. Cherchons-le et trouvons-le dans nos gestes quotidiens d’amour, de solidarité, de partage et de fraternité. Des petits gestes journaliers, mais tellement humains ! Oui, c’est là qu’il faut le trouver, lui, le Christ, qui vient nous rappeler chaque jour le don qu’il nous fait.
Pour arriver à cette foi profonde en cette rencontre, il nous faut laisser tomber toutes les images erronées que nous avons sur Jésus ressuscité et revoir la façon dont nous l’imposons aux autres. Il nous faut laisser Jésus entrer dans nos vies et nous dire : « N’ayez pas peur ! » tout en nous invitant à une réelle conversion de nos esprits et de nos cœurs.
Wenceslas Mungimur (Saint-Laurent Virton)